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Chagall-1887-1923-traditions
L'art de Marc Chagall (1887_1985) se définit sous l'influence du fauvisme et du cubisme .
Mais le style est unique , uni par des emprunts aux croyances et aux traditions juives.
Le Biélorusse ( qui deviendra français en 1937) est resté marqué par son enfance , une enfance heureuse dont il sut donner , malgré la pauvreté familiale , le regard d'un certain bonheur .
Car à Vitebsk ,la vie n'était pas simple pour le garçon ,l' ainé de 9 enfants !
Pendant ce 20ème siècle qui allait le consacrer , Marc Chagall est toujours resté loin des modes et des courants .
Ainsi il a tracé son propre chemin artistique , une vie de quêtes ,où ses tableaux et dessins mêlaient à la fois bonheur et tragédie , apaisement et angoisse .
Portrait de l' artiste par Christ Addicks
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Par gil22 le 12 Avril 2019 à 05:47
Pause pascale
Après cette note , le blog se met en repos .
Reprise le lundi 29 avril.
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1914-autoportrait en col blanc
Vitebsk est "un pays bien à part , une ville singulière,malheureuse , ennuyeuse..."
Le jugement de Marc est féroce .
En 1914 , il venait au pays pour 3 mois .
La guerre mondiale 14-18 en décida autrement : il allait y rester 8 ans avant de retrouver Paris.
1914-les amoureux en bleu
Heureusement , Chagall retrouvait , au pays son amour de jeunesse qui l'attendait .
Pourtant , épouser Bella en 1915 ne fut pas aisé car la famille de la jeune fille se montrait réticente .
A ses yeux Marc Chagall n'était pas "assez bien !"
1914-le juif en prière
Lorsqu'il était arrivé en France , Chagall s'était quelque peu éloigné de la religion .
Le retour au pays , sous l'influence familiale sans doute , voit un retour à l'orthodoxie.
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1914-le juif vert
l'artiste avait écrit dans son journal " Vitebsk est une ville à part , habitée par des bourgeois bossus et maigres et des juifs verts !"
1914-le rabbin au citron encore dit jour de fête
la toile est inspirée par la fête du Soukhot ( ou des tabernacles) qui célèbre la traversée du désert par le peuple juif.
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1914-le soldat blessé
la guerre et son cortège de blessures et de misères.
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Par gil22 le 11 Avril 2019 à 05:51
En ces années 1912-1913 , Marc Chagall avait vraiment le mal du pays , mais l'argent restait un frein pour revenir s'y ressourcer.
Au printemps 1914,une occasion allait se présenter .
L'artiste est invité à Berlin où une exposition de ses tableaux a lieu à la galerie "Der Stum".
Grand succès de l'expo et Apollinaire qui a été à l'origine de l'événement d'écrire :
"Chagall est un coloriste plein d'une imagination issue parfois des fantaisies de l'imagerie populaire slave.
Mais il la dépasse toujours ..."
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Berlin se rapprochait de Visbeck... Muni d'un visa de 3 mois , Marc partit , le 13 juin 1914 en direction de la Russie.
La première guerre mondiale changera la donne . Les frontières sont fermées et les quelques semaines prévues au pays vont se transformer en 8 années.
Chagall se trouvait revenu en des lieux qui imprimaient fortement leur marque à presque tous ses tableaux.
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1913- Le violoniste
La 1ère version ( à gauche) reste fidèle à une certaine tradition cubiste ,tandis que la seconde est davantage dans une unité spatiale.
Traditionnellement le violoniste était en tête dans les cortèges de mariage juifs .
Près de lui se trouve un jeune mendiant tandis que le couple de mariés apparaît dans l'arrière plan.
1913-Paris à travers ma fenêtre
Paris en ces années 1911-1912-1913 , c'est le temps des vaches maigres pour l'artiste .
Il évoque ici la capitale avec une tour Eiffel très stylisée.
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1913-la maternité
le tableau s'inscrit dans la tradition de l'art populaire russe qui met en scène un sujet central entouré de scènes aux objets et personnages miniaturisés.
1914-au-dessus de Vitebsk
Qui est ce mystérieux personnage surgissant derrière l'église ?
La culture juive , particulièrement le yiddish, désigne le mendiant qui va de maison en maison comme "celui qui marche par dessus la ville"
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Par gil22 le 10 Avril 2019 à 05:36
Depuis 1911 Chagall avait abandonné St Pétersbourg , avide qu'il était de découvrir , à Paris , les avant-gardes fauves et cubistes.
En 1912 il s'installa à la Ruche , la mythique cité des artistes où se retrouvaient peintres , mais aussi sculpteurs,écrivains , poètes , musiciens...
Ses amis avaient pour nom Blaise Cendrars ,Guillaume Apollinaire, Fernand Léger,Delaunay et encore bien d'autres ...
Parallèlement à ses passages dans les académies libres, il étudiait , au Louvre , les grands maîtres , Gréco , Géricault , Delacroix ...
Sans adhérer à un mouvement quelconque il était attentif aux derniers développements artistiques qu'il s'agisse du cubisme , du fauvisme ou de l'orphisme .
Mais le mal du pays était profond ... et l'attendait Bella , sa fiancée.
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1912 / A gauche , le Saint voiturier .
1912 , le soldat boit .
Ce soldat est bien russe comme le montre son uniforme .
Il est est attablé devant un samovar , dans une pièce où l'on voit , à l'extérieur , une isba.
1913 / à gauche , autoportrait aux 7 doigts . Né le 7 /7/1887 , Chagall se sentait très marqué par le chiffe 7 . Dans son dos, à travers la fenêtre on voit la Tour Eiffel ,l'emblème de la modernité . Elle est flanquée d'un petit parachutiste en train d'atterrir.
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1913/à droite : la maison brûlée . Dans un raccourci cubique simple on voit une maison qui laisse voir les chevrons à travers son toit . Et encore sur la tableau le rappel du pays ...
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Par gil22 le 9 Avril 2019 à 06:17
1912-le marchand de bestiaux
Lorsqu'il était enfant Chagall accompagnait son oncle Neuch , en carriole , au marché .
L'artiste se souvient avec tendresse de ces lieux animés , moments de réjouissances bienvenues .
1912- le buveur
Toujours les souvenirs du pays ... En 1912 , Marc vit à Paris , à La Ruche , avec de nombreux artistes .
Au pays de l'enfance , ils étaient nombreux ces hommes ,à boire ,pour oublier leur condition précaire .
1912 - la prisée
Le peintre restitue la spiritualité juive centrée sur la lecture du Livre et des commentaires .
Avec ce tableau , l'artiste veut créer un climat de ferveur et de recueillement . Et l'abondance du jaune (opposé au noir du vêtement ) veut le souligner .
1912-hommage à Apollinaire
En ces années 1911-12 , le poète était un ardent défenseur des cubistes . " le cubisme est ce qu'il y a de plus élevé dans l'art français" disait il notamment ...Il aimait la peinture de Chagall qui lui rend , à sa manière , sa reconnaissance .
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Par gil22 le 8 Avril 2019 à 05:36
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1911-intérieur II .
Apparaissent les premières références au cubisme .
Autour du centre où se trouvent les surfaces géométriques (table et bord de la robe du personnage féminin) ,s'articule un récit en images .
1911-nu allongé
1912-Golgotha
la culture de l'artiste s'est élargie . Il n'est plus ici dans la tradition juive .
Il est dans la référence à l'art catholique en donnant sa version du calvaire :"j'ai voulu représenter le Christ en enfant innocent"
1912-Adam et Eve
Le cubisme est alors à son apogée . Les peintres cherchent à adapter ,à leur vision personnelle,les études de Braque et Picasso .
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Par gil22 le 15 Novembre 2018 à 06:27
En 1911 Marc Chagall découvre , à Paris , la modernité .
Cette année là , Marc a décidé d'abandonner St Petersbourg et de se rendre à Paris . Bourse en poche il est impatient de découvrir les "fauves " et les " cubistes".
Lorsqu'il arrive dans la capitale française , c'est tout naturellement vers Montparnasse qu'il se dirige . Il va s'installer à "La Ruche".
C'est une cité mythique où se retrouvent les peintres , mais aussi les musiciens,les sculpteurs , les écrivains , les poètes , enfin tous ceux qui bouillonnent d'esprit créatif .
Ses amis ? il n'en manque pas de Guillaume Apollinaire à Blaise Cendrars en passant par Fernand Léger .
Pendant plusieurs mois Chagall va arpenter les allées du Louvre et étudier les grands maîtres .
Il apprécie encore Cézanne qui vient de décéder il y a peu .
Mais Marc entend poursuivre un chemin qui lui est propre . Même s'il est séduit par les cubistes et les fauvistes, il se refuse d'adhérer à un quelconque mouvement .
Il prendra le meilleur comme bon lui semble !
La noce 1911
Cette toile illustre bien le mélange des influences et des sources d'inspiration de l'artiste qui présente l'un des premiers tableaux peints à Paris .
Sur le fond de ses récentes découvertes plastiques , Chagall , très marqué par son récent passé , restitue des souvenirs liés à son passé à Vitebsk.
Observe que cette scène de mariage juif renvoie au tableau précédent du même genre ( je l'ai présenté dans la note N° 1 sur l'artiste ).
1911 la noce ( détail I )
A gauche , le porteur d'eau synonyme de bonheur .
1911 la noce ( détail II )
Des acteurs pittoresques avec des musiciens joyeux qui entraînent le cortège .
1911 la naissance .
Qui dit " noces " pense "naissance " .
C'est la 2ème version sur le sujet ( voir la première dans le N° 1 sur l'artiste ) .
Cette fois ci la gaieté l'emporte sur l'atmosphère plus lourde du premier tableau .
Autour de la future accouchée règne une activité très colorée et , à droite , autour d'une table , on attend impatiemment de pouvoir fêter l'événement !
1911 l'âne vert
Des aplats de couleurs , des cernes chers aux cloisonnistes le tout sur fond de souvenirs biélorusses .
L'imaginaire de Chagall ne parvient pas à se défaire de son passé tout proche .
1911 le poète
Influence cubiste très marquée .
Marc , à La Ruche, fréquente de nombreux poètes .
Sont ils donc si détachés des réalités pour que le peintre ait représenté son personnage avec la tête à l'envers ?
1911 Moi et le village
L'articulation des motifs se fait à partir d'un point central.
Chagall s'inspire ici des formes circulaires du peintre Delaunay qui utilisa l'analogie entre le disque et le soleil pour créer un élément figuratif susceptible de soutenir des combinaisons abstraites de couleurs .
Ainsi , puisant dans ses souvenirs , l'artiste parvient à rassembler des motifs issus de différentes réalités
4 thèmes symboliques apparaissent :
l'homme , l'animal , la nature ( c'est la branche fleurie )et la civilisation ( le village) .
Le tout sur fond cubiste .
1911 tête de nimbe
Une lecture à l'appréciation de l'imaginaire de l'observateur .
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Par gil22 le 12 Décembre 2017 à 06:20
Tranquille et paisible fut l'enfance de Marc Chagall.
A Vitebsk ,au sein d'une famille nombreuse , Marc vivait , comme il l'a raconté avec humour ," entre synagogue,banquette du poêle, et travail!"
Dans la ville de 50.000 h , très caractérisée par des maisons en bois et une ruralité prégnante ,le jeune gars fréquentait cependant l'école publique officielle,parlait russe plutôt que yiddish,prenait des cours de violon , commençant même le dessin.
Il eut ainsi la chance de fréquenter la bourgeoisie ,ouverte sur le monde , découvrant des destins que son père , modeste employé d'un dépôt de harengs, n'aurait pu lui offrir .
Ainsi , dès l'enfance et l'adolescence , Marc connaissait une ouverture éclairée de la pensée qui allait façonner , conditionner une réflexion oecuménique .
1910 autoportrait
1897 la famille . Marc est debout ,le second à droite .
1909 la mort
C'est une toile caractéristique de la période avant 1910 , marquée par une facture sombre et un traitement naïf . Le défunt gît sur le sol , la pleureuse s'agite ,sous l'indifférence d'un balayeur de rue et d'un musicien perché sur un toit .
1909 le mariage
Chagall fait sans doute ,ici,allusion à son propre bonheur .
Car depuis l'automne 1909 il est amoureux de la fille d'un bijoutier , Bella .
Il l'épousera en 1915.
1909 ma fiancée aux gants noirs .
Bella , bien sûr , dont l'artiste est amoureux .
1910 l'atelier .
Paris était ,en ce début de siècle , la capitale des Arts .
Curieux de tout , le jeune peintre s'y rendit . 4 jours de voyage ... et la découverte des fauvistes et de leurs couleurs .
1910 le modèle
"Seule la grande sistance séparant Paris de Vitebsk m'a retenu d'y revenir immédiatement " raconta plus tard , Chagall .
Alors , dans la ville lumière ,il se lança dans une course effrénée aux galeries et musées.
1910 la naissance
Oeuvre clé de la première période russe .
Sur le lit repose la mère épuisée. Debout ,l'accoucheuse tient maladroitement le nouveau né .
Sous le lit , courageux , se cache le père ! Curieux et paysans sont témoins de la scène .
1911 A la Russie , aux âne et aux autres .
Faut décrypter ! C'est un jeu d'associations où se mêlent pêle-mêle différentes images .
Blaise Cendrars , un poète ami que Chagall fréquentait à Paris ,adorait ces jeux artistiques .
1911 dédié à ma fiancée
Message à Bella . Un femme est enroulée ,comme un serpent , au cou d'un homme à tête de taureau ! . Tout est symbole .
2 commentaires
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